• Treize Minutes est un roman de son temps, avec ses formules comme des slogans ("Je suis l’éjaculateur précoce des histoires d’amour" ; "Un VRP de l’amour impossible" ; "Aussi hétérosexuel que Lino Ventura"), ses expressions exagérées propres à l’adolescence ("Le jour le plus long en pire" ; "Dans un silence à vous dégoûter de l’humanité toute entière"), ses plaisanteries douteuses .

    On y trouve en filigrane tout un tas d’élucubrations libidineuses, et puis on a droit à l’inévitable scène trash, quand ce ramier d’Alban violente son ex-copine au point de la mutiler, avant que Simon en bon vieux copain ne l’achève à coups de raquette pour ensuite la balancer dans un puits, comme si elle ne méritait pas une inhumation digne de ce nom rien que pour avoir oser rompre avec celui qu’elle n’aimait plus... Mais c’est aussi un roman qui se lit sans accroc, où quelques bons mots font mouche ("[Je passe mes journées] à ne rien faire. Et ça demande beaucoup d’énergie."), où des élans de saine colère viennent émailler le récit. "Plus vous nourrirez les cimetières, moins De Villiers aura d’électeurs", s’écrie Simon à l’intention de vieilles bourgeoises réunies dans un salon de thé.

    Treize Minutes, c’est l’histoire d’un jeune paumé qui voudrait se persuader que la perversité est une valeur supérieure, ersatz de rébellion justifié avant tout par le dépit et la tentation nihiliste.






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