• Funky guns, Nicolas "Nick" Stefanos

    Depuis "Anacostia river blues"  Nicolas "Nick" Stefanos n'a pas vraiment freiné sur la bouteille.
    Dans "Funky guns", il continue à picoler mais aussi à ponctuer son parcours de musique.
    George Pelecanos nous entraine dans une nouvelle aventure de son privé pas vraiment professionnel (puisque barman à plein temps ) mais plutôt efficace.
    On y suit deux histoires en parallèle.
    Tout d'abord celle de Dimitri Karras, qui perd son fils lors d'un braquage organisé par les frères Farrow.
    Depuis se drame, il vivote et a perdu gout à la vie. Reste en lui un envie de se venger qui sommeille.
    De l'autre côté, il y a Stefanos qui enquête sur un meurtre pour une de ses amie avocate commise d'office.
    Pas vraiment le même univers si ce n'est que les deux histoires vont se croiser.
    D'abord parce que Stefanos rend service à Karras, qui est d'origine grec comme lui, en lui trouvant du boulot. Ensuite parce que les deux histoires se recoupent par la grâce d'une voiture volée.
    Tout l'intérêt du livre est dans la description des personnages et de leurs parcours. La fin, quant à elle, est attendue et classique pour le genre : violente et mortelle.
    On y suit donc l'itinéraire de Roman Otis, le voyou chanteur et fier de son apparence et de Franck Farrow, psychopathe sanguinaire obnubilé par le désir de venger son frère mort lors du braquage.
    Leurs parcours, leur interrogations, leurs états d'esprit ainsi que la manière dont s'organise leurs relations constituent une grande partie du livre.
    De l'autre côté il y a le père de l'enfant mort lors du braquage.
    Lui s'en sort petit à petit et commence à se reconstruire après toutes ces années.
    Pourtant, on devine que seul un acte vengeur et libérateur pourra l'aider à tourner la page.
    Tout l'art de Pelecanos est de nous amener à cette fin attendue sans que le chemin soit trop conventionnel et donne une impression de "déjà vu".
    Reste un bon polar, rythmé et violent, une course effrénée vers une fin attendue et digne des westerns.

     

    Funky guns, Nicolas "Nick" Stefanos, Point n°1158, 398 pages, 8 € env.