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     Dictionnaire du Moyen-âge, Claude Gavard (dir.)           Ce Dictionnaire du Moyen-âge est un riche instrument de travail et de culture.

    Il rend accessible la connaissance de l’Occident médiéval dans son ensemble, par près de 1800 mots-clés, traités par 380 auteurs. On voit l’ampleur de l’entreprise concernant cette histoire du moyen-âge.

    Le résultat, on s’en doute à l’avance, est nécessairement inégal. La littérature est  bien servie, de même que la philosophie (traitée sans concession excessive à la facilité) et la théologie. Sur l’art (architecture, sculpture, musique), on passe trop rapidement. Si le droit et l’économie sont en général bien traités, on a ici et là quelques surprises : par exemple, pas d’article “famille”, le lecteur devra le reconstituer en utilisant “adoption”, “clientèle”, “enfance”, etc.

                Ces critiques restent mineures par rapport à l’ensemble, à sa richesse, à la science qui s’y déploie. On notera l’abondance des notices consacrées à des personnages et à des lieux (villes, provinces, et même fleuves : un bel article sur le Rhône) ; un index thématique rend aisé le groupement des articles touchant à une même question.

               

    Donc, un outil commode, à avoir sous la main. Il est offert sous deux présentations :

     

    Dictionnaire du Moyen-âge, sous la direction de Claude Gavard, Alain de Libera, Michel Zink, P.U.F., 1548 p., 150 € (cartonné) ou 45 € (poche)    

     

     


  • Je ne connaissais pas vraiment les livres de cette collection Photo roman. Jeanne Benameur nous en a offert quelques uns.

    Un taxi vers la mer est le premier que je lis. Et bien je suis agréablement surprise. L'idée de cette collection est vraiment intéressante. Des photos qui servent de fil conducteur à un auteur pour qu'il écrive une histoire.

    Ce texte est très pudique et touchant. Un adolescent de 16 ans nous parle de l'endroit où il vit. De sa famille. Surtout de son grand-père qui un jour décide de prendre un taxi vers la mer avec un panier rempli de tout un tas de choses. Que va-t-il faire là-bas ? La vie de ce jeune est simple, démunie mais ne manque pas d'amour. La fin  de ce roman est belle et émouvante.

    C'est un très beau texte.


  • Un immense asile de fous - Louis de Bernières Un jour, je vais dans ma librairie préférée et là je croise un client que je connais un peu pour l'avoir souvent vu là-bas. Nous parlons de livres...ah oui oui on peut parler d'autre chose aussi en ces lieux c'est vrai mais là non...donc les livres. Alors ce monsieur me dit qu'il a lu le dernier Louis de Bernières. Il a tout lu de cet auteur anglais (bé oui !) en fait. Il semblait si enthousiaste que j'ai décidé de lire Un immense asile de fous. Il disait qu'il était bien écrit, drôle, bref qu'il aimait beaucoup...alors voilà je l'ai lu et...

    ...bien j'ai été déçue. Oui c'est bien écrit. Mais j'ai trouvé que les fins de chacun de ses portraits des habitants de ce village étaient attendues. Les personnages sont attachants c'est vrai, mais sont assez communs dans leur caractère. Oui certains sont drôles dans leurs réactions, bizarres, émouvants mais parfois j'étais un petit peu à la limite de la longueur dans la lecture...mais tout de même pas dans l'ennui.

    Donc je suis plutôt partagée sur cette lecture. Un agréable moment mais...voilà !


  • Alessandro Baricco a fondé en 1994 une école sur les techniques de narration en Italie où il donne son enseignement. Dans son roman City il expérimente avec bonheur de nouvelles approches narratives. Cela donne un roman découpé en tranches comme un salami italien. On s’y perd un peu, on s’y retrouve toujours. C’est dans les dialogues que Baricco révèle tout son génie. Ils sont drôles et tristes, cruels ou décalés et les silences prennent corps. Cet écrivain a récemment eu un succès de librairie avec la publication de Soie et de Châteaux de la colère.

     

    Avis sur le livre d'Alessandro Baricco, City,City est une ville qui n’existe pas ou plutôt c’est toutes les villes à la fois, la vôtre, la mienne, avec ses quartiers, son salon de coiffure qui coupe les cheveux gratis le jeudi, son terrain de foot et son université. C’est dans cette ville que vit Gould l’enfant surdoué à qui on prédit le prix Nobel. C’est un petit garçon seul, très seul. Il n’a que deux amis, Poomerang le muet et Diesel le géant. Le père militaire et la mère en clinique psychiatrique sont ailleurs. La veille de ses treize ans à l’occasion d’un sondage téléphonique il tombe sur Shatzy une rêveuse comme lui qui vient d’être licenciée. Justement il a besoin d’une gouvernante pour remplacer la muette imaginaire qui est partie avec un représentant en montres.

    Gould et Shatzy se protègent d’un monde qui les angoisse en se réfugiant dans leurs propres univers imaginaires. Gould s’invente des combats de boxe qu’il commente voix haute à chaque fois qu’un besoin urgent l’appelle dans les toilettes. Il y a également le football dans la vie de Gould. Il s’entraîne à deviner sur les photos des équipes qui joue à quel poste, car selon lui à chaque poste correspond un profil morphologique et psychologique précis. Son pourcentage d’erreur est de 28%. Parfois il observe les matchs en compagnie du professeur Taltomar, ancien arbitre, qui possède quelques certitudes : "Une main dans la surface est toujours volontaire, le hors-jeu n’est jamais douteux, les femmes sont toutes des putains". Les enfants ont besoin de certitudes.

    Shatzy, elle, poursuit son western qu’elle a commencé à l’âge de 6 ans. Ce western c’est sa grande affaire, "la seule chose qui lui tienne vraiment a cœur dans la vie". On y retrouve les personnages de son enfance comme les jumelles du Salon de la Maison Idéale. Tout y est dans son western : les saloons, le whisky et la puanteur. "Transpiration, alcool, cheval, dents cariées, pisse et savon à barbe". C’est important la puanteur.

    Ce livre est comme des poupées russes avec des histoires dans les histoires qui se mêlent les unes aux autres, imaginaires ou réelles et qui progressent tout au long du livre pour aboutir à l’épilogue satirique et déroutant. Cela donne une mosaïque assez disparate dont le découpage particulier pourra dérouter plus d’un. Baricco seul possède les clés de ce puzzle dont les pièces s’assemblent contre toute attente avec logique.

    City, ici ou ailleurs, on a tous un western à continuer.

    Alessandro Baricco, City, Folio n° 3571, traduit de l’italien par Françoise Brun, 487 p.

     


  • Les fantômes de Maiden Lane Tome 1 de Elizabeth Hoyt - finLes personnages sont tous attachants et petit à petit nous apprenons à connaître nos 4 personnages principaux : les détails et descriptions de Nora Roberts nous permettent de nous identifier chaque personnage, de  nous imprégner de chaque caractère et d’apprécier ou non les faits et gestes des unes et des autres. Disons qu’à titre personnel le caractère de Mac m’a quelque fois fait penser à une petite fille pourrie gâtée mais Mac a néanmoins un côté attachant et tendre qui m’a émue par certains moments. Nos 4 héroines sont par contre très clichées : alors que l’une est une leader complète, l’autre est un gros bonbon rose dans lequel on a envie de croquer. Nora Roberts n’a pas su nous mettre de demi mesure, une chose est certaine: les personnages ont ici un caractère "entier" et complet.

    Mais je ne vous ai pas encore parlé de l’homme de la situation, l’homme qui prend toute la place dans ce roman : Carter dont Mack va tomber amoureuse; le stéréotype de l’intello à lunettes qui cache un coté sulfureux et passionné. Carter est attentionné, gentil, passionné, amoureux, bref physiquement et moralement parfait. Un peu trop parfait à mon gout. Certes il est peut être parfois un peu gauche dans ses attitudes mais je n’arrive, personnellement,  pas à me positionner par rapport à ce personnage. A la fois il ne m’évoque aucune image du "beau mâle" mais il est si ‘parfait’ que ca en ferait fondre plus d’une.

    4 saisons de fiançailles est donc une romance agréable, sans scène à caractère érotique à chaque chapitre, une romance ou les choses se passent bien, une histoire d’amour comme tout le monde en rêve …Bref si vous avez envie de voir la vie en rose pendant plus de 400 pages, ce livre est pour vous.

    Lirais je la suite ? A savoir que la saga comporte 4 tomes et que l’équipe de nos héroines se compose de 4 jeunes femmes j’ai rapidement fait la déduction que chaque personnage aurait son propre tome. Alors vu que cette romance ne m’a pas conquise outre mesure, je dirai que je ne suis pas pressée de continuer mais je la continuerai certainement.





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